Haendel
Des vêpres romaines d’un compositeur luthérien

La culture italienne des premières années du 18ème siècle, dans son exubérance et sa spontanéité, subjugue le jeune Haendel débarquant d’une Allemagne savante et luthérienne. De ce choc vont naître en 1707 des œuvres latines extraordinaires qui synthétisent de manière unique l’esprit du Nord et du Sud, mettant en valeur l’œcuménisme abouti de l’auteur du Messiah. Avec ces pièces, notamment un Dixit Dominus jubilatoire, il connaît la gloire à Rome et pose la base du style qui le conduira à ses grands oratorios anglais. Il a alors 21 ans.


Le concert reproduit la structure de l’Office de vêpres pour laquelle ces œuvres sont conçues. Cela suscite d’importants contrastes entre ces psaumes concertants, qui réalisent une exégèse très théâtralisée du texte sacré, et ceux chantés en falsobordone, c’est-à-dire en une psalmodie polyphonique simple et poignante visant un effet atemporel et contemplatif, qu’Haendel entendait alors dans les églises de Rome. Un chant grégorien baroque italien rythmé irrigue le tout. L’unité entre ces trois genres est réalisée entre autres par l’ornementation foisonnante qui les habite sans être toujours notée.

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